La Bible cachée dans le mur

 

Dans le petit matin

 

Dans le petit matin rempli de brouillard, Mario a passé les courroies de son sac autour de son épaule. Il se dirige vers le chantier où il travaille comme maçon à la construction d'un immeuble de plusieurs étages. Chemin faisant, il rencontre des camarades. Sans rien dire ils marchent ensemble dans la rue noyée de brume. Mais... tout à coup, sortant de l'ombre, une dame s'approche du groupe et s'adressant à Mario: «Tenez, Monsieur, voici un Nouveau Testament que je vous offre». Puis elle disparaît dans la nuit comme elle est venue. Mal réveillé, Mario ne sait pas très bien ce qui lui arrive et ce sont les rires et les moqueries de ses camarades qui le ramènent à la réalité. « Ha, ha, ha ! Regardez, les gars, Mario qui reçoit un livre de religion ! Eh, Monsieur le curé, préparez-nous un beau sermon !» Les rires fusent. Tout en tenant le Nouveau Testament qu'il vient de recevoir, Mario rit aussi.

Drôle de cachette !

 

 

Arrivé au chantier, chacun s'est mis au travail. Les plaisanteries ont continué de plus belle : que Mario ait reçu un livre religieux, c'est vraiment trop drôle ! « Mario, la dame s'est bien rendu compte que c'est toi qui en avais le plus besoin. »   «Hé, les gars, s'exclame Mario, regardez ce que j'en fais, de ce livre !» Brandissant d'une main sa truelle et de l'autre le Nouveau Testament, il le pose parmi les briques. «Voilà, un peu de mortier, une autre brique dessus. Le diable même ne pourra pas le trouver. » Les rires des maçons se perdent dans le clair matin.

Le temps a passé... L'immeuble à la construction duquel Mario a travaillé est achevé depuis longtemps.

Incendie

 

Mais un jour, le feu s'est déclaré dans le bâtiment. Il n'a laissé de la bâtisse que des murs noircis et un enchevêtrement de poutres calcinées. Quand tout a été fini, on a engagé des démolisseurs pour enlever les pierres et les décombres. Parmi eux, Giovanni, armé d'un pied-de-biche, descelle une à une les pierres noircies. Soudain son instrument heurte quelque chose de bizarre. Giovanni se penche, on dirait un livre, enfoui là comme on cacherait un trésor. Il le prend dans ses mains, le tourne et le retourne: les flammes ne l'ont pas touché. Giovanni sent qu'il y a là comme un mystère. Si on a mis ce livre dans une cachette aussi sûre, pense-t-il, c'est qu'il doit avoir de la valeur. Il met le livre dans sa poche et reprend son travail, se demandant bien par quel mystère ce livre a été mis là et pourquoi les flammes l'ont épargné. Rentré chez lui le soir, Giovanni lit le Nouveau Testament. A-t-il trouvé un trésor? Oui, et quel trésor! Jésus comme Sauveur! Pour lui, plus rien ne sera comme avant. Il est même décidé à laisser ses outils de maçon pour annoncer à d'autres la bonne nouvelle du salut.

 

Sur le marché

 

Quelque temps après, Giovanni est derrière son stand de livres sur un marché. Oui, il vend des Bibles et des Nouveaux Testaments. Il désire que tous connaissent la parole de Dieu et le grand salut que Dieu offre et qu'il a trouvé, lui, en lisant le livre caché dans le mur. Or, un jour, devant son stand est passé un groupe d'ouvriers à la pause de midi, juste avant de reprendre le travail. «Regardez, on vend la Bible ici», s'écrie l'un d'eux. « Moi, je connais un endroit où il y a un Nouveau Testament dans les murs d'un immeuble, que même le diable est incapable de le trouver.» C'est Mario qui vient de parler. Giovanni s'avance et le regardant droit dans les yeux: «Et que diriez-vous si ce Nouveau Testament, je vous le montrais?»
«Ah non, impossible ! Je vous dis que même le diable ne peut pas le trouver.» Giovanni alors, sans rien dire, tend à Mario le petit livre tout maculé de mortier. Alors toute la scène du petit matin de février lui revient en mémoire: la dame sortie de l'ombre, lui tendant ce livre et puis lorsque, avec sa truelle, il l'a si bien caché au milieu des rires de ses camarades. Puis tout s'efface pour laisser place à la colère et à une révolte sourde qui monte en lui contre ce Dieu qui  le cherche et dont il ne veut pas. Il lève les yeux et rencontre le regard de Giovanni qui lui sourit affectueusement.

 

Tout saccagé

Son sang ne fait qu'un tour. Venez, les gars, ce marchand de bouquins a besoin d'une leçon. Avec trois ou quatre de ses camarades, Mario se précipite, bousculant Giovanni, renversant le stand et éparpillant les livres: il faut qu'il casse, il faut qu'il cogne. Et quand Mario et ses complices se perdent dans la foule qui remplit le marché, Giovanni se relève péniblement. Malgré ses contusions, il essaie de ramasser ses livres épars. Oui, son stand ressemble à un champ de bataille. Un champ de bataille, il y en a pourtant un autre, invisible. Dans le cœur de Mario se déroule en effet un terrible combat. Oui, le Dieu capable de mettre devant ses yeux le livre enfoui pendant tant et tant d'années le cherche au milieu de cette foule où il s'est caché après son mauvais coup.

 

À l'hôpital

 

Quelque temps après, c'est dans une chambre d'hôpital que nous retrouvons Mario, étendu sur le dos. Une mauvaise chute l'a conduit là. Il se morfond, en proie à de tristes pensées. Le plafond est désespérément blanc, blanc comme le plâtre dans lequel sa jambe est prise... et pas un camarade pour venir le distraire, personne pour lui donner des nouvelles, pour le visiter, pour l'aider, pour l'aimer. On frappe...«Entrez.» La porte s'ouvre: Giovanni. «Bonjour !» Mario ne répond pas, il fixe obstinément le blanc du plafond. C'est bien la dernière personne qu'il avait envie de voir. Giovanni s'assied et lui parle gentiment, s'enquérant de son état. Puis, avant de partir, il lui lit quelques versets dans le fameux Nouveau Testament de la maison brûlée. Pendant toute la visite Mario ne desserre pas les lèvres. Giovanni est revenu plusieurs fois. Mario a fini par éprouver un certain plaisir à ses visites. Son cœur si longtemps enfermé comme dans un étau, s'est lentement ouvert. Jésus alors est entré, Jésus qui l'a aimé et cherché si longtemps est devenu son Sauveur personnel.
« J'ai été trouvé de ceux qui ne me cherchaient pas. » (Romains 10 verset 20)
N'est-ce pas l'expérience de Mario?

 

 

Seigneur, tu me connais parfaitement

(D’après le Psaume 139)

 

Tu connais quand je m'assieds et quand je me lève,
Tu discernes de loin ma pensée ;
Tu connais mon sentier et mon coucher,
Tu es au fait de tous mes chemins. 
La parole n'est pas encore sur ma langue, que voilà, ô Éternel !
Tu la connais tout entière. 
Tu me tiens serré par derrière et par devant,
Tu as mis ta main sur moi,.... 
Connaissance trop merveilleuse pour moi,
Si élevée que je ne peux l'atteindre ! 

 

Où irai-je loin de ton Esprit ? 
Où fuirai-je loin de ta face ? 
Si je monte aux cieux, tu y es ;
Si je me couche au séjour des morts, t'y voilà. 
Si je prends les ailes de l'aube du jour,
Si je fais ma demeure au bout de la mer, 
Là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira. 
 
Si je dis : Au moins les ténèbres m'envelopperont,
Alors la nuit est lumière autour de moi. 
Les ténèbres même ne sont pas obscures pour me cacher à toi, 
La nuit resplendit comme le jour, l'obscurité est comme la lumière. 

 

Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ;
Examine-moi, et connais mes pensées. 
Regarde s'il y a en moi quelque mauvais chemin, 
Conduis-moi dans la voie éternelle. 

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 « Il n'existe aucune créature qui soit cachée devant Dieu, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire. » (Hébreux 4.13)
« Ses yeux sont sur les voies de l'homme, et il voit tous ses pas. » (Job 34:21)