Mission dangereuse
– La mission que je vous confie est importante, mais elle n'est pas sans
danger.
Nous sommes au Vietnam, pendant la guerre.
Debout, dans un petit bureau, Edouard et Bruno suivent l'itinéraire que
le colonel leur indique sur la carte. Il s'agit d'apporter des documents secrets
au quartier général, à quelque deux cents kilomètres
de là.
Quelques instants après, la voiture est prête: Edouard s'installe
au volant, Bruno à côté, et la voiture démarre.
Ils roulent depuis une demi-heure dans une région presque désertique
quand subitement un coup de feu fait voler le pare-brise en éclats. |
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Je suis mort
– Accélère, hurle Bruno en saisissant une arme. Mais avant
d'avoir eu le temps de riposter, Bruno voit un soldat ennemi les viser. Le coup
part: Bruno sent une secousse. Atteint en pleine poitrine, il roule au fond de
la voiture en murmurant : Ça y est, je suis mort.
D'autres coups de feu claquent: la voiture roule à plein régime.
Lorsque enfin Bruno se redresse, tout étonné d'être encore
vivant, la fusillade a cessé. La voiture continue sa course à toute
vitesse, dans un nuage de poussière.
Tout en conduisant, Edouard qui n'est pas blessé, tourne la tête
vers Bruno, s'inquiétant de son état. |
Dans sa veste
Non, Bruno n'y comprend rien. La balle l'a bien atteint, et pourtant
il ne ressent ni douleur, ni blessure. Il regarde sa veste. Elle
a bien un trou et sans aucun doute, c'est la balle qui a ainsi transpercé le tissu. Je devrais être
mort, pense-t-il encore. Il plonge alors sa main dans la poche intérieure
de son vêtement et en retire un livre. En l'apercevant, il se souvient
du moment où il préparait ses bagages, avant de partir à la
guerre: sa soeur lui a alors glissé cette Bible. Pour ne pas lui faire
de peine, il l'a fourrée dans la poche intérieure de sa veste,
sans se douter qu'un jour, ce livre lui sauverait la vie.
Bruno tourne les pages. Au début, elles sont toutes trouées. La
balle est restée dans l'épaisseur du papier. Curieux de savoir
jusqu'où elle est allée, il la retire, et feuillette le livre.
A mesure qu'il tourne les pages, les trous laissés par la balle deviennent
de plus en plus petits.
Il arrive enfin à l'endroit où elle s'est arrêtée,
laissant un point au milieu d'un Psaume. C'est le septième verset du Psaume
91. Le point laissé par la balle semble désigner ce verset comme
on désigne quelque chose avec son doigt. Bruno sursaute en lisant:
Il en tombera mille à ton côté, et dix mille à ta
droite ; – toi, tu ne seras pas atteint. |
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Une balle au coeur ou une parole de Dieu?
Bruno ne peut détacher ses yeux de ce verset. Il lui est déjà arrivé de
lire de temps en temps un passage de la Bible, machinalement, sans y faire vraiment
attention, mais jamais jusqu'alors, il n'avait compris que cette Parole a une
puissance; la puissance d'arrêter une balle, la puissance de le sauver
de la mort.
Oui, vraiment, ce n'est pas la balle que Dieu voulait faire pénétrer
dans son coeur, mais bien plutôt cette Parole qui lui dit la bonté d'un
Dieu qui l'a préservé de la mort, lui qui pourtant ne mérite
rien.
La voiture freine et s'arrête devant le poste de garde du quartier général: |
Délivré de la mort éternelle
– Mission accomplie, mission réussie.
Oui, bien sûr, mais ce que Bruno désire avant tout, c'est être
seul. Et lorsque, enfin, ce soir-là, il se retrouve dans une petite chambre,
il relit encore le verset désigné par la balle.
Oui, Dieu a voulu le sauver de la mort ; ne veut-il pas aussi le sauver
de la mort éternelle? Alors Bruno se jette à genoux. Il prie jusqu'à ce
qu'il ait la certitude que le Seigneur Jésus a effacé tous ses
péchés.
De retour dans son cantonnement, Bruno a montré sa Bible trouée à tous
ses camarades. Il leur a raconté comment Dieu l'avait épargné de
la mort, mais aussi comment Jésus était devenu son Sauveur. |
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