C'est moi qu'ils cherchent
– Henri, sauve-toi! Les soldats du roi sont là.
Henri saute au bas de son lit et regarde par la petite fenêtre du premier étage.
Ce qu'il voit glace son sang dans ses veines. Le soleil n'est pas encore levé,
mais la cour est pleine de soldats. Pas de doute, ils viennent fouiller
la maison de la cave au grenier.
Henri sait que c'est lui qu'on cherche. Il sait que le roi a donné ordre à ses
soldats d'arrêter tous ceux qui annoncent l'Évangile. Or justement,
Henri, inlassablement, parle de ce qui remplit son coeur: il parle de Jésus,
de son Sauveur, de son Seigneur.
– Que faire ? se demande Henri. Plus le temps de s'enfuir, il n'y a pas
d'issue possible. Pas moyen non plus de s'échapper par une fenêtre,
la maison est encerclée ! Que faire ? se demande encore Henri
avec angoisse. |
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Une mauvaise cachette
Sortant de sa petite chambre, il cherche désespérément une
cachette où il serait en sécurité. Se tournant en tous sens,
il aperçoit, tout au fond de la maison, dans une sorte de débarras,
l'ouverture béante d'un ancien four à pain, construit dans l'épaisseur
du mur. Ne trouvant pas de meilleure solution, il y court et se glisse à l'intérieur.
Plein d'angoisse, il pense:
– Je suis perdu, les soldats auront vite fait de me sortir de cette mauvaise
cachette. Bientôt on entend les soldats pousser violemment la porte du
rez-de-chaussée. Et pendant qu'ils fouillent en bas, Henri, dans son four,
fait monter vers son Seigneur une ardente prière:
– Ô Seigneur, sauve-moi! Sauve-moi, je t'en supplie !
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Le travail de l'araignée
Mais alors que les recherches se poursuivent en bas, une araignée s'est
mise au travail. Tissant un à un ses longs fils d'argent, elle construit
sa toile... juste ... devant l'ouverture du four dans lequel, tout tremblant,
Henri s'est blotti. Sans se presser, avec le soin d'un orfèvre, l'araignée
croise ses fils jusqu'à ce qu'apparaisse devant le trou noir, une belle
toile régulière et complète. |
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Fouille à l'étage
Bientôt on entend les lourdes bottes dans l'escalier. Les soldats continuent
leurs recherches à l'étage. Renversant les meubles, mettant tout
sens dessus dessous, ils fouillent partout. Les voilà dans le débarras.
Ils frappent de leurs armes les murs et le sol pour y découvrir une éventuelle
cachette secrète. |
Pas dans ce four
Henri sent les soldats à moins d'un mètre de lui.
– Où peut se cacher ce gredin?
– En tout cas pas dans ce four, répond l'un d'eux. Le coquin en
y entrant aurait détruit cette toile d'araignée.
Retenant sa respiration, Henri a l'impression que son cœur bat comme un
tambour.
– Non, il n'est pas là, lance un soldat, après avoir planté son épée
dans un vieux matelas.
Bientôt le bruit des pas s'éteint dans l'escalier.
Henri n'ose pas encore sortir de sa cachette, mais déjà de son
cœur monte une prière de reconnaissance envers Celui dont la main
n'est pas devenue trop courte pour délivrer :
Ésaïe, chapitre
59, verset 1 : « Voici, la main de l'Éternel n'est pas
devenue trop courte pour délivrer, ni son oreille trop appesantie
pour entendre ».
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